lundi 27 avril 2015

3 mois d’hôpital #1/3

Je ne savais pas trop comment "revenir" sur le blog après une si longue absence. J'avais promis d'être plus présente à mon retour de vacances... non, je ne les ai pas prolongées, j'ai été hospitalisée. J'ai hésité à écrire cet article "trop personnel", mais j'ai vu beaucoup d'articles et vidéos suite à la journée mondiale des maladies rares, et je me suis dit qu'en effet, on manquait d'informations sur certains problèmes de santé. Les "forum de santé" ne sont pas toujours sérieux et souvent on prend peur alors que l'on devrait être rassuré, c'est déjà suffisamment stressant d'être malade. Je précise que je n'écris pas pour me plaindre mais seulement pour expliquer mon absence et un problème de santé qui est plutôt rare quand on est "jeune".

Comme cet article était initialement trop long, je l'ai coupé en plusieurs morceaux, vous aurez donc différentes séquences, plus digestes.

" L'accident "
Après mes vacances, j’ai passé le dernier week end d’août chez mon copain, à l'autre bout de la région parisienne. Heureusement donc je n'étais pas seule. En pleine nuit, j’ai été réveillée par une violente douleur à la tête. Etant migraineuse, je suis habituée à avoir franchement mal, mais là c'était différent, le point de douleur n'était pas situé au même endroit et ma tête bourdonnait sérieusement. Je ne saurais pas dire combien de temps cela a duré, mais ça m'a paru être long. Finalement la douleur s'est intensifiée brutalement, a disparue d'un coup et je me suis rendormie. Mon copain, très inquiet, a préféré me réveiller. Apparemment durant la crise, je me suis crispée puis raidie, il a juste essayé de me desserrer le poing, mais malgré le fait que je n'ai généralement aucune force dans les mains, il n'a pas réussi. Comme je ne me souvenais pas de grand-chose, il a appelé les pompiers. Une fois sur place, ils m'ont examinée, comme j'ai commencé à avoir des nausées (ce que j'ai systématiquement en cas de problème de santé), ils m'ont diagnostiqué une gastro. Je ne suis pas médecin, mais j'ai déjà eu la gastro et ça n'y ressemblait pas. Ils m'ont quand même conduite aux urgences. 


Opération et soins intensifs
Je me souviens seulement être descendue du camion. Selon mon copain, on m’a laissé dans un couloir, j'ai eu de nouveau très mal, j'avais toujours des nausées et j'ai fait une nouvelle crise. Il est allé chercher quelqu’un pour que je sois prise en charge. Je ne connais pas la suite, pour moi c’est le trou noir. J'ai rouvert les yeux quelquefois, j'ai vu des gens de ma famille qui me posaient des questions très bizarres : "Tu me reconnais ?", "Tu sais où tu es ?". Selon mes proches je dormais beaucoup, je n’étais pas moi même, je ne parlais quasiment pas (le peu que je disais était parfaitement incohérent, je m'excuse auprès de mon chéri pour lui avoir donné le mauvais prénom...) et je me suis réveillée paralysée d'un côté (cela s'est amélioré je vous rassure). Quand j'ai enfin commencé à rester suffisamment consciente pour écouter, on m’a expliqué que j’avais été transférée dans un autre hôpital pour être opérée en urgence du cerveau à cause d’une rupture d’anévrisme. De mon opération, on m'a seulement dit qu'on m'avait passé un tuyau depuis la hanche jusque dans le cerveau pour placer ce qu'on appelle un Stent (sorte de minuscule résille métallique). On ne sait pas ce qui a pu causer cette rupture, il n'y a aucun élément déclencheur particulier, ça peut parfois être provoqué par une augmentation de la tension artérielle, mais pas dans mon cas, je revenais de vacances, et j'étais en train de dormir. J'ai passé une semaine en soins intensifs. J'étais rarement consciente et pas lucide du tout, persuadée que ce que je rêvais était réel, et inversement. Convaincue que je rêvais, j’arrachais mes perfusions, les infirmières ont été obligées de m'attacher au lit car à force, je devenais difficile à perfuser et je m’abîmais les veines. Alitée en permanence, je me tenais mal, ma scoliose n'a pas aidé, j'avais très mal au cou. La kiné a développé un concept un peu étrange pour m'aider, elle a fixé une minerve au sommet de ma tête qui était attachée aux barreaux du lit pour m’empêcher de pencher du mauvais côté. Après une semaine sous haute surveillance, je commençais à me stabiliser. On m'a donc déplacé en service de neurochirurgie. C'est d'ailleurs dans ce service que j'ai résolu mon problème de cou douloureux, grâce à la télé qui m'a forcé à regarder dans la direction opposée à celle vers laquelle ma tête penchait. (Sauvée par la télé !)

Service de neurochirurgie
J’y suis restée deux semaines, et fort heureusement, la chambre était mieux : elle possédait une porte, des toilettes, des murs opaques et je n'étais plus connectée à des tas de machines bruyantes. On m'y a transférée en fauteuil roulant, je pensais que c'était une simple formalité, mais on m'a dit que je n’avais pas eu le droit de me lever en soins intensifs. Je n'avais pas réalisé, surtout que dans mes rêves je marchais. C'est à ce moment-là que vous comprenez avec horreur qu'on vous a lavé dans votre lit mais surtout que vous portez des couches. Le lendemain matin, quand l'infirmière m'a dit que je pouvais me lever pour aller à la douche, je me suis levée avec entrain. Je suis passée par la position verticale pour terminer étalée par terre. Je ne savais plus me tenir debout. La douche à l’hôpital est devenue mon pire cauchemar. En deux semaines, je suis tombée tellement de fois dans cette salle de bain que je ne peux même plus les compter. J'ai même fait l'exploit, en glissant sur le sol, de tomber la tête dans l'armature métallique qui servait de poubelle. J'ai encore la cicatrice. Quand je me suis relevée, mes jambes ne me soutenaient plus, j'ai perdu connaissance et suis retombée. J'ai été récupérée par un médecin et j'ai eu le droit de passer un nouveau scanner. Miss catastrophe. Le reste du séjour s’est déroulé calmement. J’ai pris un nombre incalculable de médicaments (au moins une vingtaine par jours), eu des piqûres chaque soirs, fait pas mal de promenades en fauteuil roulant avec ma famille et j'ai même parfois marché dans les couloirs avec une kiné. J'ai aussi fait quelques visites en ophtalmologie car je m'étais rendue compte que je voyais rouge et double d'un œil, mais les ophtalmos n'arrivaient pas à voir ma rétine, j'ai donc dû revenir plusieurs fois. Puis on m'a passé en hôpital de rééducation, nous avons donc demandé à être transférer plus près de chez mes parents.

Voilà pourquoi vous n'avez pas eu de mes nouvelles depuis le mois d'août. Je vous expliquerai la suite de cette aventure dans un prochain article, je préfère ne pas faire un récit trop indigeste.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poster en commentaire, j'y répondrai sans problème. Mon entourage ne connaissant pas ce genre de problème de santé, je suis plus qu'habituée à tout expliquer.


4 commentaires:

  1. Wow, c'est le premier article sur lequel je tombe sur ton blog et j'avoue que ça fait un petit pincement au cœur. Ça doit être difficile à vivre, je n'ose même pas imaginer! Courage à toi et j'te souhaite un bon (et rapide) rétablissement...:)

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    1. Merci, je vais déjà beaucoup mieux, tout ça c'est passé en septembre.

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  2. Mince, une rupture d'anévrisme en dormant, ça fait flipper ! Ca a dû être difficile pour toi et ton entourage. Tu n'as pas eu de séquelles j'espère ! Bon courage à toi pour la suite et merci pour ce témoignage !
    Deltreylicious

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    1. Malheureusement, j'ai quelques séquelles, mais rien de grave. Tout va mieux maintenant et j'ai même repris le travail !

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