jeudi 14 mai 2015

3 mois d’hôpital #3/3

Après l’opération et la rééducation, voici le dernier épisode de mon arrêt maladie longue durée : Le suivi.

Examen
Je suis à présent suivie régulièrement à l’hôpital (celui qui est loin...), pour un minimum d'une dizaine d'années. Cela se fera sous forme d'IRM. J'en ai passé une en février, j'avais un peu peur, étant plutôt habituée aux scanner, mais c'est tout à fait supportable. En effet, cela doit être stressant pour les personnes claustrophobes, mais avant de passer l’examen, un des manipulateurs de la machine est venue me voir pour m’expliquer les déroulement de l’examen, voir comment je me sentais et si j’avais vraiment peur. Si cela avait été le cas, ils proposent un décontractant. N’étant pas trop claustrophobe, j’ai préféré m’en passer. Pour passer l’IRM, il faut retirer tout ce que l’on porte de métallique. Habituée à l’hôpital, j’avais déjà retiré tout ce que je pouvais. Apparemment les boutons du pantalon ne dérangent pas pour l’IRM du cerveau, je suis donc restée habillée. Comme pour le scanner, l’examen se fait couché sur une table à glissières. Avant de me glisser à l’intérieur de l’appareil on m’a mis un casque avec de la musique pour couvrir le bruit qui est apparemment conséquent et donné une sorte de poire en caoutchouc qu’il faut presser si ça ne va pas pour arrêter l’examen. 

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 Une fois allongée, ma tête était bloquée dans une armature pour que je ne puisse pas la bouger. Ça peut paraitre étrange, mais c’est plutôt confortable. L’examen a duré une vingtaine de minutes, c’est en effet bruyant, parfois suffisamment pour couvrir la musique, mais c’est tout à fait supportable. Une fois terminé, je suis allée en neuroradiologie pour analyser les résultats avec la personne qui m’avait opéré en septembre. Le résultat n'était pas assez lisible (anévrisme bien caché dans une zone peu accessible), mon neuroradiologue a donc planifié une artériographie pour mars afin d'avoir un résultat plus net. Malheureusement, bien que j'ai déménagé depuis ma première hospitalisation, il a trouvé que j'habitais trop loin pour rentrer après l’artériographie et m'a signalé que je devrais rester une nuit sur place. J'ai rappelé quelques jours avant l'intervention car si il me laissait sortir après l’artériographie, mon père pouvait me raccompagner en voiture, alors que si je restais sur place, il ne me resterai plus que le métro. Ils m'ont dit de rester sur place et d'appeler un taxi le lendemain.

Nouvelle opération (artériographie)
Je suis donc retournée à l’hôpital en mars pour passer l’artériographie. L'opération se fait sous anesthésie locale, donc bien réveillé. L’ interne qui m’a opéré a dû s'y reprendre à 4 fois, pour passer la grosse aiguille permettant l'insertion du tuyau dans mon artère fémorale. Malgré l’anesthésie, ça fait mal. On sent un peu le tube passer dans certaines zones, et une fois le tube arrivé à destination (cerveau), ils diffusent un liquide radioactif. L’opération se fait dans une grosse machine futuriste, ça ressemble à une IRM géante, avec des panneaux autonomes qui se déplacent et viennent encadrer la zone étudiée sous différents angles. 




L'examen est pénible car il faut régulièrement arrêter de respirer. Mon anévrisme étant mal placé, le neuroradiologue a du compresser ma carotide pour qu'il y ait moins de sang et que l'image soit plus lisible. Évidemment, je me suis étouffée, j'ai respiré et on a du recommencer. On m'a dissuadé de bouger encore, sinon il fallait me passer le tuyau par la carotide, ça m'a motivé. C'est douloureux, mais j'ai tenu bon, malgré la tête qui commençait à tourner et les petits points lumineux que je commençais à voir. Une fois les images obtenues je pensais être tranquille, mais non, l'artère fémorale doit être compressée très fort pendant 10 minutes pour empêcher l'hémorragie. J'ai eu tellement mal pendant la compression que j'ai fini par arrêter de respirer (volontairement, mais inconsciemment). J'avais oublié que j'étais connectée à une machine, ça s'est mis à biper, les médecins m'ont cru en arrêt cardiaque. Au final la compression a bien fonctionné, il n’y a pas eu la moindre fuite de sang sur le pansement. Une fois tout ça terminé, il est obligatoire de rester 6 heures allongé, j’avais une chambre "temporaire" car normalement on repart après. Durant les 6 heures, une infirmière passe toutes les heures pour s’assurer que la plaie ne saigne pas. En soirée, on m'a mis en neurochirurgie, là où j’avais précédemment passé deux semaines. Le lendemain, l’infirmier m'a dit: "J'ai été surpris en vous voyant, on nous a dit que vous restiez sur place car vous étiez une personne très âgée qui n’avait personne pour venir la chercher". Apparemment même les gens qui habitent à plusieurs centaines de kilomètres peuvent partir le jour même. J'habite juste de l’autre côté de Paris, à un demi tour de boulevard périphérique. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé avec la secrétaire qui m'a forcé à rester. En plus elle m’avait proposé de prendre un taxi, mais ce n’était mentionné nulle part, donc j’’ai eu toutes les difficultés du monde à en obtenir un. J’étais résolue à prendre le métro, mais ma mère qui était venue me chercher a refusé et a réussi à négocier le taxi avec l’accueil de l’hôpital. Le résultat de cet examen était tout à fait concluant, le Stent placé en septembre n’avait pas bougé et le cliché était suffisant pour assurer le suivi avec les prochaines IRM. Par contre j'en ai bien bavé la semaine suivante, j'avais un hématome horriblement douloureux, très étendu et bien gonflé qui est passé par toutes les couleurs possibles. 

Niveau examen, j'ai enchaîné. Quitte à être en arrêt, j'en ai profité pour faire un tas d'autres interventions plus ou moins lourdes qui traînaient depuis un moment (fibroscopie pour des problèmes d'estomac qui se sont révélés inopérables, ou tour chez le dentiste qui s'est soldé par 2 visites supplémentaires sous anesthésie). J'ai aussi eu la "chance" d’attraper toutes les vagues de virus : gastro, grippe (qui par un malheureux concours de circonstance s’est retrouvée traitée par un traitement très –trop- léger) et dont je traîne encore les séquelles.

J'ai quelques séquelles de ma rupture d’anévrisme. J'ai perdu le sens de l'équilibre, je ne sens plus très bien le côté droit de mon corps (de la tête au pied), mon œil voit toujours flou et j'ai beaucoup de trouble cognitifs (je suis mal coordonnée, j'ai parfois du mal à contrôler mes mains). Le point positif dans tout ça, c’est qu’être enfermé 3 mois à l’hôpital, sans pouvoir vous déplacer seul, ça vous contraint vite à arrêter de fumer et comme j’étais peu consciente je ne m’en suis même pas rendue compte.

Voilà donc le pourquoi de mon absence actuelle. J'ai également raté mes séance d'épilation laser, il faudra donc que je vois avec mon centre comment caler les nouveaux rendez-vous.
Au final, si vous avez des questions sur certaines interventions, je vous répondrai sans aucun problème.

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